Le feedback artistique

 

La création artistique peut-être impressionnante. Nous ne nous sentons pas toujours à l’aise pour exprimer notre avis sur une œuvre. Pourtant les retours du public sont précieux pour les artistes.

Alors comment faciliter le dialogue entre publics et artistes ?

Pour répondre à cette question, nous avons accueilli plusieurs fois à Azelar Vincent Adelus, directeur artistique, ancien administrateur de scène nationale et formateur du « feedback artistique ». Ce dispositif transmis par Vincent permet aujourd’hui aux coopérateurices de faire émerger des temps d’échanges avec le public après la présentation de leurs œuvres.

Le temps du feedback reste convivial tout en suivant un déroulé précis permettant au public de dépasser le binaire j’aime/j’aime pas bien souvent maladroit. Véritable mise en œuvre des droits culturels, la discussion amène chacun.e à se sentir légitime pour parler de l’expérience que lui a fait vivre l’œuvre. L’on apprend à parler du travail artistique en assumant sa subjectivité de spectateur.rice, ce qui permet à l’artiste de situer son propos en miroir. La qualité relationnelle entre artistes, publics voire diffuseurs en est grandement enrichie.

En coopérative, nous percevons aussi le feedback artistique comme un levier d’accompagnement. Les retours éclairés aident l’artiste à appréhender la réception de sa démarche. Le feedback peut d’ailleurs faire partie du processus de création, si on l’intègre à la présentation d’une étape de travail.

À Azelar, nous faisons vivre le feedback artistique à travers une dynamique contributive, où les animateurices deviennent les artistes bénéficiant d’un prochain feedback.

Des coopératrices d’Azelar, aussi artistes, médiatrices et chargées de développement de projets artistiques*, ont formalisé une note de présentation du dispositif et un guide d’animation facilitant son expérimentation.

Un premier feedback a été organisé par Cécile Klein pour Elpom, artiste céramiste, lors de son exposition Ligne Poreuse, en collaboration avec le sculpteur Jean Charasse, à la galerie Françoise Besson. Ce fût ensuite le tour de Lucie Bouchet d’animer un feedback suite à la présentation de la première pièce théâtrale de Marie-Edith Henri intitulée Le thérapeute, le singe et la tortue.

Nous avons constaté à chaque séances les bienfaits du dispositif :

  • redonner voix à chaque spectacteurice dans les lieux de diffusion artistique (pour nous : dans une galerie et au sein même de la coopérative),
  • mettre en lumière non seulement l’œuvre mais aussi l’écho qu’elle produit,
  • faciliter la transmission des « clés de l’œuvre » : décryptage des intentions de l’artiste, explicitation de ses références.

 

* Merci à elles pour leur travail : Cécile Klein, Emilie Perron, Marie Tuloup, Muriel Guyon, Virginie Pommel (Elpom).

Pour aller plus loin

 

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