Les cotisations sociales : un imaginaire de solidarité sociale à reconquérir

 

Lorsque l’on parle structuration professionnelle, les questions autour de la protection sociale tournent souvent autour du montant des cotisations, qui peuvent être nommées à tort charges sociales.

Cet abus de langage est symptomatique : il laisse apparaître la notion d’une dépense économique, là où se déploie un récit bien plus ambitieux de solidarité et de protection sociale.

Faisons un court détour historique.

Comme le rappelle le Musée National de l’Assurance Maladie*, notre système solidaire et redistributif obligatoire s’est mis en place après la seconde guerre mondiale à l’initiative du Conseil National de la Résistance, pour que l’État assure à tous ses citoyen.ne.s des moyens d’existence lorsqu’ils sont incapables de travailler.

 Solidarité sociale, n.f :

Partage du risque social sur l’ensemble de la collectivité ; chacun cotise selon ses moyens et bénéficie de l’aide selon ses besoins.

La gestion de ce système est assurée par un réseau de caisses gérés par des partenaires sociaux : l’assurance maladie, l’assurance chômage, la retraite, l’allocation familiale, la formation professionnelle.

Cette organisation s’appuie sur un principe d’égalité devant l’accès aux soins, à la parentalité, au logement digne, à la retraite, à la formation… L’État entend ainsi empêcher tous risques de discrimination liée au genre, à la nationalité, à la religion, aux convictions politiques.

*Le Musée national de l’Assurance maladie est aujourd’hui le lieu unique en France de conservation et de transmission de l’histoire de la protection sociale. Il propose en ligne un web-documentaire très clair pour celleux qui souhaiteraient approfondir le sujet.

 

La nécessité d’une solidarité et d’une protection sociale marque donc la reconnaissance d’inégalités face au travail : nous n’avons pas les mêmes capacités de production, nous ne sommes pas tou.te.s égaux lors des négociations salariales, nous ne bénéficions pas tou.te.s d’une santé de fer, la charge familiale n’est pas toujours répartie dans chaque foyer.

Nos convictions politiques, nos croyances religieuses, nos esthétiques et nos sensibilités doivent aussi pouvoir s’épanouir sans risques de discriminations professionnelles.

En discutant de cotisations sociales et de système de protection sociale, c’est donc un imaginaire d’attentions à l’autre et d’égalité d’accès à une vie digne que nous souhaitons convoquer.

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